L’amour ou la peur?

Encore une fois, le sujet de la procrastination a trouvé écho chez de nombreux lecteurs…comme quoi, l’auto-discipline reste un défi pour la majorité d’entre-nous!

J’ai donc le goût de vous partager ce que j’ai observé au fil du temps lorsque je me vois procrastiner ou lorsque j’accompagne les gestionnaires dans la gestion de leur temps.

Il y a deux grandes causes à la procrastination :

1. L’amour : eh oui, l’amour! Le fait d’aimer une tâche, une responsabilité, un projet, un environnement, fait en sorte que nous allons être davantage interpellé à y investir notre temps, nos ressources et notre argent. Lorsque l’on fait quelque chose que l’on aime, nous ne voyons pas le temps passer, on comptabilise moins ou pas du tout l’effort investi, nous sommes énergisés par la réalisation de ce que nous sommes en train d’accomplir.

L’amour est un puissant moteur pour nous mettre en marche et une bougie d’allumage efficace lorsque nous devons adopter une constance dans le rythme et l’action. Alors si vous vous retrouvez « happé » par une tâche ou un projet qui suscite autant de positivité et d’engagement, il est probable que vous êtes en train de « négliger » ou de reporter une autre tâche ou projet que vous aimez moins.

Idéalement, vous voudrez faire la liste des choses que vous avez à faire et cibler celles que vous aimez le plus et comparez-les à l’ordre prioritaire dans lequel elles doivent être faites. Avez-vous le réflexe de vous attaquer aux tâches plaisantes en premier ou à celles qui sont prioritaires? Vous désirez être responsable dans vos choix et respecter vos échéanciers…

Il est aussi important de prendre conscience de ce qui se retrouve dans votre « assiette » : à quel pourcentage votre liste se compose-t-elle d’ingrédients que vous aimez? Si votre pourcentage est bas, il est temps d’avoir une conversation avec vous-même et faire des choix différents; comment voulez-vous améliorer votre niveau de rendement, de fierté et de gestion du temps si vous n’aimez pas ce qui se trouve sur votre liste? Vous allez procrastiner mais cette fois-ci, parce qu’il n’y a pas assez d’amour à l’ordre du jour…

Dans un monde parfait, nous n’aurions que des semaines où l’on fait des choses que l’on aime; comme ce n’est pas la norme, je vous invite à tout le moins de vous assurer qu’à chaque semaine, il y a de l’amour à l’agenda!

2. La peur : l’autre raison qui pousse les gens à procrastiner est la peur, telle que mentionnée dans un billet précédent : peur de l’échec, du succès, de ne pas être à la hauteur, de faire des erreurs, d’être exposé, de décevoir, d’être vulnérable, d’être mal perçu, etc.

La peur paralyse. Allez-vous vous laisser influencer par une petite voix qui vous propose les pires scénarios? Qui dirige votre vie? Qui dirige vos pensées? Qui décide ce à quoi vous croyez? Qui ramènera la lumière sur les possibilités?

La peur peut aussi être votre meilleure alliée : elle aura toujours une bonne excuse pour vous inciter à ne pas passer à l’action; inconsciemment, vous faites de vos peurs une réalité et une vérité car ça vous « arrange » d’en être victime, ça vous évite de sortir de votre zone de confort et ça vous encourage à vous contenter de peu…et à nourrir les « excuses ».

Vous comprendrez que la peur a des retombées insidieuses souvent à notre insu… Je vous propose cet exercice afin de démasquer vos peurs et vous créer de nouveaux « patterns » qui vous serviront de tremplin pour passer à l’action :

  • La prochaine fois que la peur sera une de vos raisons pour procrastiner, faites la liste de ce qu’elle vous dit : quelles sont les phrases qu’elle vous répète et les scénarios sur lesquels elle met le focus?
  • Tentez d’identifier les désirs et les besoins non-exprimés derrière chaque peur; par exemple, derrière la peur d’échouer pourraient se trouver le désir de réussir et le besoin de contribuer…
  • Maintenant, prenez vos désirs et besoins et ciblez ceux qui vous interpellent le plus, qui vous énergisent et vous mettent dans un état d’esprit positif.
  • Débutez la tâche sur laquelle vous procrastinez en mettant votre discours mental au service de vos désirs et besoins versus vos peurs; voyez comment vous pouvez décider de changer votre sort en choisissant de « carburer » à des énoncés positifs tels que « je décide de passer à l’action sur mon rapport aujourd’hui car je désire m’assurer que tous aient la bonne information » et « parce que j’aime contribuer à faire avancer les choses » versus «qu’est-ce qu’ils vont dire si j’oublie quelque chose? ».

Sur lequel de ces 2 énoncés avez-vous le plus de pouvoir? Lequel vient vous supporter à cesser de procrastiner?

Cette semaine, mettez-vous au défi de cibler une peur que vous voudrez transformer en besoin ou en désir, mettez en pratique l’exercice ci-haut mentionné et laissez-vous surprendre par les résultats!

Chantal Binet est coach de gestion et formatrice renommée pour son expertise en développement du leadership et du potentiel humain. Elle accompagne les dirigeants d’entreprises et les gestionnaires dans la gestion de leur quotidien, le raffinement de leurs habiletés de leader et la maximisation de l’efficacité de leurs équipes. Elle offre une touche d’inspiration à toutes les semaines en partageant des notions et exercices de coaching via son blogue : http://blogue.chantalbinet.com

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