Ce week-end nous avons gardé notre filleul, le beau Vincent, qui est âgé d’un an. Comme je n’ai pas d’enfant, je suis souvent en mode d’observation lorsque je suis en sa présence car j’apprends à m’adapter à lui, à mieux cerner ses besoins et à décoder son langage non-verbal. J’en profite aussi pour tenter de mieux comprendre nos étapes d’évolution comme être humain car à travers Vincent je revisite les passages communs que nous avons vécus mais qui échappent à notre mémoire.
Un des constats qui m’a le plus marqué ce week-end est que dès ce bas âge, nos traits de comportement naturel sont déjà tracés et nos réflexes naturels en réponse aux événements sont déjà en place… En voici un exemple :
Vincent jouait avec un autobus scolaire où des personnages prennent place à l’intérieur (jouet Fisher Price®) et il tentait de déposer le tout sur la table du salon pour que ce soit davantage à sa hauteur. Mais dès qu’il tentait de le soulever de terre, une des portes de l’autobus s’ouvrait. Automatiquement, il le redéposait par terre pour fermer la porte et tenter à nouveau de le soulever pour le déposer sur la table. Comme les portes n’étaient pas totalement enclenchées, il y en avait toujours 1 ou 2 qui s’ouvraient dans le processus.
Invariablement Vincent recommençait son manège : il avait besoin que tout soit parfait avant de s’accorder le droit de déposer l’autobus sur la table… déjà perfectionniste à 1 an!! Après environ six reprises, avec patience et minutie pour replacer les personnages et les portes à chacune des tentatives, il se fâcha après lui en laissant échapper des cris de frustrations et les personnages de l’autobus se sont fait propulser hors de la zone de jeu et c’en était fini de l’aventure avec l’autobus. 🙂
Après mon étonnement que nous puissions être déjà « modelés » à un si jeune âge, la première réflexion que je me fis fût de penser à toutes les fois que nous désirons cesser une habitude, changer un comportement ou corriger une attitude, nous oublions – ou nous sommes dans l’ignorance – que ce que nous sommes est tellement ancré et ce depuis longtemps, que nous nous devons d’être patients avec nous-mêmes et les autres en période de changement et de transformation.
Ce fût une très belle leçon d’apprentissage pour moi qui suis en perpétuelle quête d’être une meilleure personne et de modifier les comportements qui peuvent être un frein à mon évolution et mon bien-être. Ce fût un rappel d’avoir de la compassion avec moi-même lorsque je manque de patience envers les résultats que je désire créer et lorsque je me vois recréer des « patterns » que je veux modifier.
Grâce à Vincent, je vais être plus vigilante et j’aurai à l’esprit l’image d’un enfant d’un an lorsque je me parlerai au lieu de me juger et d’être impatiente.
Et vous, à quel endroit et auprès de qui devez-vous être plus patient et avoir plus de compassion ces temps-ci?