Vous connaissez l’analogie du singe en management? Cette expression a été utilisée pour la première fois au début des années 90 par l’auteur Kenneth Blanchard, dans son livre intitulé « Les singes et le manager »*, qu’il a co-écrit avec William Oncken et Hal Burrows.
J’ai fait la découverte de ce livre et de ses concepts lorsque j’étais gestionnaire. Ma directrice générale en avait fait la lecture lors d’un weekend et ce fut une révélation pour elle! Le lundi suivant, tous les gestionnaires recevaient comme obligation de le lire, pour ensuite mettre en application cette « nouvelle » façon de travailler : dorénavant, elle ne prendrait plus nos singes, elle allait nous les redonner!
Ce que ça voulait dire concrètement, c’est qu’à toutes les fois où je tenterais de lui apporter une situation dans laquelle je suis « prise » et que je lui demanderais de m’aider à la résoudre, elle me renverrait à moi-même, à mes ressources et mon réseau, car c’est à moi que revient cette responsabilité, dans mon rôle et mes fonctions, et non à elle. Bref, le singe représente la responsabilité d’une tâche, d’un projet ou d’une partie d’un projet, que quelqu’un tente de vous donner, car il est trop « agité » pour elle ou pour lui.
Honnêtement, ce moment a été déterminant dans ma jeune carrière de gestionnaire : je venais de comprendre que je devais assumer ce à quoi j’avais dit oui lorsque j’avais accepté le poste. Et que sans le savoir réellement, lorsque j’ai dit oui, ce rôle venait avec son lot de responsabilités avec lesquelles je n’étais pas toutes confortable et talentueuse. J’ai compris que je devais « grandir » comme gestionnaire et professionnelle sur le marché du travail; que je devais maintenant apprendre à me fier à mes compétences – et ne pas seulement me fier sur ma DG et mes collègues – et que je devais cibler où sont mes forces et mes faiblesses pour savoir où mettre l’emphase dans mon développement professionnel.
J’apporte souvent cette analogie lors des sessions de coaching, car nombreux sont les gestionnaires à avoir un bureau plein de singes qui ne leur appartiennent pas et ils ne s’en rendent plus compte. C’est ensuite un défi pour eux de s’en départir en totalité ou en partie; ils se sont attachés à ces petites bêtes et ils aimeraient bien avoir, à tout le moins, une garde partagée. Pour d’autres, comme mon ex-DG, c’est tout le contraire : soudainement libérés de poids qui ne leur appartenait pas, ils récupèrent temps, énergie et créativité et font arriver leurs projets!
Avez-vous tendances à prendre trop de singes? Voici quelques indicateurs qui permettent de penser que vous en avez plus que nécessaire :
- Vous dites oui souvent, sans ou rarement, évaluer ce que ça implique pour vous.
- Vous avez une nature douce, introvertie, axée sur le service et vous ne voulez pas déplaire ou décevoir. Dire non ne se fait pas pour vous.
- Vous manquez constamment de temps/d’énergie pour faire avancer/terminer vos priorités. Vous vous sentez et vous êtes éparpillé.
- Vous oubliez régulièrement des choses, des échéanciers, des promesses, etc. Vous avez perdu le focus et les étapes pour vous rendre à destination.
- Vous travaillez régulièrement les soirs et les weekends. Vous ne vous posez plus de questions, c’est rendu un automatisme et vous ne remettez plus cette habitude en question.
- Vous êtes rendus « addictés » à l’adrénaline et au contrôle; vous ne pouvez pas vous imaginer déléguer des responsabilités, des informations, du pouvoir, etc., sans perdre les vôtres. Vous êtes rendus plus méfiants et calculateurs. Vous vous isolez et n’aimez pas avoir à travailler en équipe. Vous avez perdu de vue votre « carré de sable » et ses limites ainsi que ceux des autres.
L’image est assez forte pour que vous compreniez maintenant d’où vient votre plus grand grugeur de temps et d’énergie, sans compter tout ce que cela engendre comme interruptions quotidiennes.
Exercice du coach : si vous sentez que votre bureau et votre esprit commencent à ressembler à un zoo, il est temps de refaire l’inventaire de vos réelles responsabilités ainsi que les tâches pour lesquelles vous êtes imputables. Ensuite, refaites l’exercice pour chaque membre de votre équipe. Vous risquez d’être surpris des constats que vous allez faire. Il est temps de redonner les singes aux bons propriétaires et les appuyer à leur donner les meilleurs soins.
Il ne reste que 3 places disponibles pour ma prochaine Clinique de coaching® qui aura lieu les 16 et 17 novembre prochains!
Sur ce, je vous souhaite une belle semaine de chasse aux singes!
Chaleureusement,
Chantal xx
Le livre « Les singes et le manager » ne se vend plus sous ce titre en Amérique.
On ne peut que le trouver en Europe.
Cependant, vous pouvez trouver des ouvrages du même auteur et qui traitent de ce sujet :
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