L’arrivée du printemps signifie souvent une période où l’on se remet en action pour faire le « grand ménage » de la maison et des garde-robes afin de se délester de ce qui ne convient plus pour la nouvelle saison et faire de la place à ce qui convient mieux. J’ai réalisé, avec les années, que lors de cette période, nous sommes aussi fortement interpellés à faire un grand ménage intérieur pour se libérer de ce qui ne nous convient plus afin de se sentir plus léger, confiant et aligné dans notre vie personnelle et professionnelle.
Ce mois-ci, je vous invite donc à faire un inventaire de :
- Ce qui n’est plus adéquat
- Ce qui ne vous sert plus
- Ce qui vous éloigne de votre essence
Et habituellement, voici les endroits où il y a un grand ménage à faire, surtout si ça fait un moment que vous n’avez pas visité ces endroits :
- Vos croyances
- Vos habitudes : comportement et attitude
- Votre processus décisionnel
Comme les êtres humains sont des êtres qui s’ancrent facilement dans des habitudes – c’est une façon de se protéger et de se sécuriser – il est d’autant plus essentiel de faire consciemment une revue de ce qui nous permet de devenir la meilleure version de nous-mêmes et de prendre conscience de ce qui fait émerger la moins belle version de nous.
Par exemple, lorsque je suis très occupée, mon ego a l’impression d’être très important et utile. Il y a longtemps que j’ai accepté la croyance de mon père qu’il fallait que je sois toujours occupée, sinon, je suis une paresseuse. Quand on y repense objectivement, cette croyance nous pousse à toujours en faire plus, elle n’apporte aucune nuance au principe d’être « toujours occupée » et elle n’offre aucune option empathique à nos besoins fondamentaux d’humains de répit et de récupération. Bref, c’est une belle recette à long terme pour l’épuisement et une faible estime de soi, car lorsqu’on voudrait se donner la permission de faire une pause, le jugement et la culpabilité embarquent dans l’équation très rapidement.
Dans les faits, mon père avait simplement la peur que son enfant soit paresseux et qu’il ne réussisse pas dans la vie. Son intention était noble, mais la croyance qu’il m’a transmise était un « mauvais véhicule » pour ma nature et ma personnalité profonde. Personnellement, j’avais besoin d’un équilibre plaisir-travail pour faire émerger la meilleure version de moi et comme ce besoin fondamental n’était pas comblé, je pigeais fortement dans mes réserves pour performer et maintenir le rythme imposé par cette croyance. Cela a entrainé une foulée d’événements au cours de ma vie, des décisions et des réactions physiques et émotionnelles qui m’éloignaient de plus en plus de mon essence et ça m’a pris un temps fou pour comprendre à quel point cette croyance adoptée par la peur me faisait du tort en m’empêchant de prendre la permission de ne pas toujours travailler.
Comme cette croyance a été programmée depuis l’enfance, je travaille à déprogrammer ce « logiciel » depuis quelques années avec des progrès qui avancent pas à pas. Soyez donc conscients que ça prend du temps, des efforts, une grande vigilance de soi et surtout, une grande volonté de se donner ce qui est mieux pour nous pour aller de l’avant et améliorer son « espace intérieur ». Et comme l’extérieur (ce qui nous arrive) est toujours le reflet de ce qui se trouve à l’intérieur (de nous), c’est un bel incitatif pour remettre le grand ménage à l’ordre du jour!
Alors quelles croyances, habitudes et processus de décision devez-vous revoir, renégocier, éliminer et réinventer ce printemps pour vous enlever de la lourdeur et vous redonner légèreté et optimisme dans votre rôle de leader et dans votre vie personnelle?
Exercice du coach :
Ce printemps, faites de la place pour des situations, des relations et des émotions renouvelées beaucoup plus en harmonie avec votre vraie nature!
Je vous invite à faire cet exercice autant individuellement qu’avec votre équipe :
Débutez par coucher sur papier les croyances (pensées répétitives que vous croyez vraies, que vous avez « acheté » des autres), habitudes (ce que vous faites par automatisme) et processus décisionnel (à partir de quoi prenez-vous vos décisions) qui vous gèrent le plus négativement.
Ciblez l’élément de chaque catégorie qui vient le plus vous éloigner de votre nature profonde à ce moment-ci et décidez d’en faire une priorité pour une période donnée. Pour vous amener à débuter votre réflexion, je vous invite à vous poser ces six questions de coaching :
- Que devez-vous continuer de faire en lien avec cette croyance/habitude/décision?
- Que devez-vous cesser de faire en lien avec cette croyance/habitude/décision?
- Que devez-vous commencer à faire en lien avec cette croyance/habitude/décision?
- QUI devez-vous commencer à être en lien avec cette croyance/habitude/décision?
- QUI devez-vous cesser d’être en lien avec cette croyance/habitude/décision?
- QUI devez-vous commencer à être en lien avec cette croyance/habitude/décision?
Pour ma part, j’ai dû commencer par refuser ce que mon père croyait; la petite fille en moi devait accepter de « renier » l’autorité de mon père et se faire une tête par elle-même par rapport à la relation travail-paresse dans sa vie.
Par la suite, j’ai dû mettre en place un autre ensemble de paroles pour me soutenir quand je tombais dans le piège de ne pas prendre la permission de m’arrêter, au lieu de me juger. Je suis passée d’un discours interne comme « Comment ça se fait que tu n’es pas capable de tout terminer cette semaine?! » avec un ton sévère et qui réprimande à un discours qui ressemble à ça aujourd’hui : « C’est correct Chantal, tu as besoin d’une pause pour reprendre des forces et du recul, sois fière ce que tu as été capable de faire cette semaine. » Un peu différent non?
L’impact sur mon tempérament et mes niveaux de patience, de calme, de confiance et de plaisir a été immédiat et aujourd’hui, je ne pourrais revenir en arrière. Mon engagement envers moi n’a jamais été aussi élevé à éliminer ce qui ne me convient plus, ce qui m’empêche d’évoluer et ce qui m’enlève mon énergie.
Les croyances et les habitudes sont tenaces, alors soyez patients et doux envers vous durant ce processus. C’est un beau geste d’amour envers soi à s’offrir et plus nous baignons dans l’amour inconditionnel envers nous plus nous pouvons partager la meilleure version de nous avec notre entourage.
En espérant que ce partage vous donne le goût d’entamer votre grand ménage du printemps, un pas à la fois!
Au plaisir de vous retrouver le mois prochain et bon ménage du printemps!
Chaleureusement,
Chantal xx