Il faut s’aimer pour diriger

J’ai été abasourdie de voir le haut niveau de réceptivité et d’impact de mon dernier blogue « Pour diriger il faut aimer » sur LinkedIn (plus de 11100 vues et 147 partages à ce jour dont plusieurs en Europe). Je n’ai pas vu venir qu’autant de gens auraient été interpellés par le sujet de l’amour en gestion sur les réseaux sociaux! Et vous m’en voyez ravie! Ça me rassure qu’il y ait un si grand besoin de reconnexion humaine à ce moment-ci de notre évolution humaine, économique, sociale et environnementale.

Alors merci d’avoir osé partager sur les réseaux sociaux et dans vos organisations, votre feedback positif est une belle preuve qu’ensemble nous pouvons exercer un leadership d’impact pour transformer positivement nos environnements :).

C’est d’ailleurs un des commentaires reçus qui m’a inspiré le billet d’aujourd’hui. On y mentionnait qu’il fallait d’abord s’aimer pour aimer les autres. Et c’est tellement vrai! Je le souligne un peu dans mon billet précédent, mais j’ai réalisé avec ce commentaire que je devais aller plus loin avec cette vérité.

L’amour de soi…voilà un autre sujet qui n’est pas très véhiculé en milieu de travail. Et pourtant… Tant de gens souffrent d’un manque d’amour de soi et d’amour en général. Se sentir ainsi carencé (consciemment ou non) amène à développer un sentiment de manque de plus en plus grand :

  • d’estime de soi
  • de confiance en soi
  • de confiance aux autres
  • de foi et d’espoir en général
  • de courage
  • de joie
  • de légèreté
  • de compassion et d’empathie
  • de maturité émotionnelle
  • de sagesse et de pardon

Et lorsque nous sommes en déficit d’amour de soi on développe majoritairement des patterns de peurs, de défense, de justification, de méfiance, de comparaison, de jugement, de blâme, de jalousie, de victime, de déni et d’auto-sabotage.

Bref, nous avons tendance à réagir plutôt que répondre adéquatement et avec maturité aux événements qui déclenchent nos sentiments d’insécurité ou d’infériorité. C’est humain. Nous sommes tous aux prises avec un égo qui souhaite que nous soyons le meilleur, le 1er, le plus beau, le plus riche, le plus reconnu, etc.

Lentement, sans qu’on s’en aperçoive, nous devenons plus que tout notre pire critique et notre pire juge. On ne se laisse pas ou très peu de chances quand nous tentons quelque chose de nouveau. Nous sommes rapides à se taper sur la tête et à ruminer des tonnes de fois nos moins bons coups. Nous jugeons et critiquons nos moindres « failles ». Nous avons souvent des attentes irréalistes et nous nous décevons. Nous avons souvent l’impression que nous n’en avons jamais assez fait et nous ne célébrons jamais vraiment nos bons coups. Vous vous reconnaissez?

Imaginez que vous observez un gestionnaire traiter ainsi un employé, à tous les jours et pendant des années. Comment se sentira l’employé? Sera-t-il performant? Heureux? Fier de lui? Ayant confiance en lui? Prêt à faire face à ce qui se dresse devant lui? Non bien sûr… alors ne sous-estimez jamais l’impact de votre discours intérieur sur votre capacité à avoir confiance en vous et à faire émerger la meilleure version de vous…ou la pire!

Lorsque nous gérons des humains ça cause pas mal de tracas (pour être polie) d’être en manque de ressources aussi importantes que l’amour de soi, l’estime de soi et la confiance en ses moyens. J’en suis souvent témoin lors de mes mandats en entreprises. Partout où les gestionnaires avaient des déficits d’amour de soi il y avait des dysfonctions dans les équipes. Ça amène tout le monde à être en mode réactif, méfiant et défensif avec le temps. Ça « contamine » ceux qui sont déjà en manque d’amour et les plus solides ayant une bonne estime de soi quittent l’entreprise.

Les gens souffrent. Je n’ai jamais constaté autant de souffrances émotionnelles que ces deux dernières années. C’est comme s’il y avait maintenant qu’un mode de réaction à ce qui se passe autour de nous : être offensé et déverser son trop plein qui vient d’en-dedans. Encore une fois il ne faut pas juger. C’est un constat. Maintenant, que faisons-nous avec ça? Amenons le sujet sur la table! Et regardons-nous le nombril :).

D’ailleurs, ce sont ces conversations que j’entame de plus en plus avec mes clients en individuel depuis les deux dernières années. La réceptivité est toujours au rendez-vous car les gens n’en peuvent plus d’être « esclaves » de leur égo, de leurs peurs et de vieilles croyances qui les ont amenés à faire de mauvais choix et à se déconnecter de qui ils sont réellement.

Ils réalisent qu’ils ne se sont jamais accordé l’amour, la valeur, la reconnaissance, la douceur et le pardon qu’ils auraient besoin.  Et que ça se répercute sur la façon dont ils traitent leurs employés et leur entourage en général. Dans tous les cas c’est le conjoint/la conjointe qui écope le plus. Le plus grand constat est souvent l’absence de joie. Ou de fierté. Comment pouvons-nous être un modèle, un exemple à suivre, un leader inspirant et généreux quand nous ne le sommes pas pour nous-mêmes? Quand le déclic se fait et que le chemin du retour vers soi est entamé en faisant la paix avec soi, c’est magique de voir les transformations qui s’opèrent en nous et autour de nous. L’amour guérit et transforme.

L’excellente nouvelle est qu’un retour de balancier se fait sentir : émergeants de nombreuses années à baigner dans l’anxiété de performance ou du mieux paraître, je vois et j’entends énormément ce besoin de reconnexion avec soi pour se rapprocher de son essence et enfin voyager plus léger, dans l’amour et dans la joie.

Imaginez si nous avions des dirigeants et des gestionnaires généreux de leur amour car c’est une valeur et une priorité pour eux? Quels impacts observerions-nous dans les milieux de travail? Sur le taux de dépression? Sur le taux de TDAH? Sur le taux de suicide? Sur le taux de médication? Sur le taux des coûts reliés à la santé? Sur l’absentéisme et le présentéisme au travail? Juste d’y penser j’en ai des frissons!

Il est plus que temps de se réinjecter une transfusion d’amour sur laquelle se brancher 24h sur 24h afin de remplir nos réservoirs et être en mesure de donner le surplus à nos ressources les plus précieuses : les humains.

Avec beaucoup d’amour, Chantal

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