Équilibrer son féminin et son masculin en 2018!

En ce dernier bloque de l’année 2017 j’ai le goût de partager avec vous un texte que j’ai écrit il y a plusieurs mois pour un ouvrage de référence en gestion des ressources humaines paru avec l’agence de presse Thomson Reuters.

J’ai pensé qu’il pourrait vous faire réfléchir à quelque chose de différent en cette fin d’année et vous aider à vous positionner intérieurement pour que 2018 soit une année intègre et fructueuse pour vous. Bonne lecture!

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Peu importe que vous soyez une femme ou un homme, vous avez en vous à la fois des énergies dites féminines et masculines. Cette façon de distinguer nos façons d’être, de faire et de penser n’a donc rien à voir avec votre sexe. On fait plutôt référence à la « qualité » ou la nature de la pulsion. Nous avons donc accès en tout temps à une banque d’énergies pour mieux vivre notre vie, nous réaliser et faire des choix heureux pour nous. L’énergie qui nous habite peut prendre différentes couleurs et formes : être tendre et douce ou audacieuse et impulsive. Aimante et empathique ou guerrière et qui juge.

Pour mieux comprendre ce qu’on entend par énergies féminines et masculines, en voici plusieurs exemples qui font appel au côté positif de ces énergies :

FÉMININES

  1. Intuition
  2. Imagination – Rêver
  3. Calme
  4. Patience
  5. Douceur
  6. Harmonie
  7. Intégrité
  8. Réflexion
  9. Introspection
  10. Écoute – Silence
  11. Confiance
  12. Créativité
  13. Amour inconditionnel
  14. Non-jugement
  15. Compassion
  16. Vulnérabilité
  17. Communication des émotions
  18. Pardon
  19. Guérison – Soins
  20. Courage
MASCULINES

  1. Logique et cartésien
  2. Dans l’action
  3. Décider
  4. Rapidité
  5. Risque
  6. Audace
  7. Force
  8. Focus
  9. Création
  10. Affirmation de soi
  11. Survie
  12. Persévérance
  13. Axé sur la tâche et le résultat
  14. Ambition
  15. Pouvoir
  16. Conquérir
  17. Compétition
  18. Combativité
  19. Survie
  20. Stratégie

L’être humain expérimente un spectre d’émotions en lien avec les énergies qu’il utilise. Plus nous faisons appel à nos qualités et habitudes masculines, plus nous invitons et vivons, dans l’intensité, l’action, la matérialisation et la rapidité dans nos vies. Plus nous faisons appel à nos qualités et habitudes féminines, plus nous vivons dans le respect de soi et des autres, le calme, l’intuition et la confiance. Bien sûr, c’est le cas lorsque nos énergies agissent à partir d’une intention positive… Parce que nos énergies peuvent aussi avoir une charge négative. Nous expérimentons alors le côté plus sombre de la qualité. Par exemple, je peux être animée d’un désir de performance pour me dépasser et sortir de ma zone de confort, mais si c’est mon égo qui est derrière cet objectif pour dépasser mes compétiteurs et vouloir être la première à tout prix, je suis en train de travailler avec le côté négatif de mon énergie masculine de performance. Cette « motivation » devient source de grand stress et de problèmes avec le temps et diminue de beaucoup votre capacité à rester focalisé sur votre propre route. Il faut donc apprendre à développer sa conscience de soi – utiliser davantage son énergie féminine – pour nous ramener à de saines intentions dans l’utilisation de nos énergies.

 

II– MES LEÇONS APPRISES

Personnellement, c’est la maladie qui m’a forcée à arrêter. Jeudi 13 décembre 2012 plus exactement. Et ce fut tellement foudroyant que je n’ai eu d’autres choix que d’écouter ce qui se passait intérieurement. Les symptômes étaient subtilement présents depuis quelques années et un peu plus fort les derniers mois, mais comme j’étais passionnée par mon travail et mes projets et je voulais maintenir mon rythme rapide des dernières années. J’étais au « top de ma game », j’avais le vent dans les voiles autant personnellement que professionnellement et je voulais que ça se poursuive.

En bref, mon corps s’est mis à être intolérant à tout aliment que j’ingérais. Dès que je mangeais une bouchée, de fortes crampes me forçaient à me rendre aux toilettes en courant. Ce fut ainsi pendant deux mois ; j’ai perdu 40 livres, je passais 30 à 60 fois par jour aux toilettes et mon cerveau ne fonctionnait plus du tout. J’avais de la difficulté à réfléchir, à mémoriser, à écrire et à parler. J’étais passée de la superwoman à une femme frêle et alitée, tout près de la mort à 75 livres. Tout ça à l’intérieur de trois mois.

Je vous épargne les détails, mais les cinq dernières années de ma vie furent un grand combat, soit de rester en vie et me rebâtir. Et la plus grande leçon fut de reconnaître que je devais faire un « reset » complet de ma « programmation mentale et émotionnelle», héritée en grande partie de ma famille, de mon environnement et de la société. Je devais réapprendre à fonctionner avec la vraie Chantal, c’est-à-dire être à l’écoute et me connecter avec la partie en moi qui voulait émerger et qui a pris le chemin de la maladie pour me le faire comprendre.

Avec le recul, beaucoup d’introspection et la volonté de guérir, j’ai compris que la douceur, la patience et la compassion envers moi-même étaient complètement absentes de ma vie. J’avais constamment des attentes de performance, de dépassement et d’accomplissement envers moi et je jugeais mes moments de repos et mes besoins de répit. Je passais beaucoup d’énergie à juger mes moindres erreurs et l’autopardon, très peu pour moi. Par contre, j’étais la reine de l’autoflagellation! Je me mettais constamment sous pression, sans même m’en rendre compte. J’étais en mode « go, go, go » et je ne me donnais que trop rarement les conditions idéales pour ramener l’équilibre dans mes pensées, mes croyances, mes habitudes de travail et mon capital énergétique.

J’étais devenue une très mauvaise mère et un père très dur envers moi. Mes énergies masculines négatives étaient tellement maîtres chez moi que je ne me rendais nullement compte de la côte descendante sur laquelle je m’étais mise, car de l’extérieur, tout semblait prendre de l’ascension et pratiquement tout ce à quoi je touchais se transformait en succès. Mais inconsciemment, j’étais devenue intolérante à moi-même et ce rythme que je m’imposais. Je ne me nourrissais que de l’énergie masculine. Ce déséquilibre m’a permis de me rendre compte que j’étais devenu mon pire ennemi intérieurement. Qui survivrait longtemps sous la pression constante de performer sans se donner de répit et en se faisant maltraiter émotionnellement ? Cette survie coûte cher à long terme…

Ce ne fut pas un parcours facile. Mon égo était tellement attaché à mon énergie masculine que même lorsque j’étais à mon plus bas, je me battais encore avec moi et je me jugeais durement. Je n’acceptais pas ce qui m’arrivait et je luttais avec la réalité. Ça m’a pris un deux ans supplémentaire de colère, de frustrations, d’impatience, d’autojugement et de découragement au quotidien pour que j’abdique enfin à ce mode de pensée et de vie. Je n’avais plus la force de me battre avec moi-même. J’étais vidée et épuisée. Et c’est ce qu’il fallait pour que mon égo cède sa place à la mère en moi qui avait besoin de réintégrer sa place, au plus vite.

Ce n’est qu’à ce moment, en février 2014 où j’ai vraiment eu l’espace en moi pour accueillir ce qui voulait émerger. Sans que je le sache, mon âme avait désespérément besoin d’une mère aimante, douce, réconfortante, reconnaissante du travail accompli et fière de sa fille. J’avais besoin d’entendre que j’étais quand même une bonne fille même si je m’étais fait vivre toutes ces difficultés et ces pertes. J’avais besoin de me déposer et juste d’être… J’ai donc dû apprendre à remplacer l’autojugement par l’autocompassion. À laisser tomber les attentes. À être fière de tous les petits pas et petits gains en guérison au lieu de juger ce que j’avais « perdu ». À dire adieu au rythme de fou et aux revenus que j’avais et que j’avais laissés me définir. À accepter ma vulnérabilité et cesser de la juger. À valoriser les énergies féminines que mon masculin jugeait.

Ce que j’ai expérimenté et découvert m’a complètement jetée par terre. J’observais qu’au fur et à mesure que je développais mes énergies féminines (amour inconditionnel, pardon, non-jugement), mes incapacités étaient moindres, mes douleurs étaient moins présentes et moins fréquentes, mes capacités cognitives reprenaient du mieux et j’avais plus de force physique. Le moral était résolument meilleur et ma qualité de santé physique s’y harmonisait systématiquement. Plus je mettais à mon service mes énergies féminines, plus je guérissais.

Beaucoup de compassion a été nécessaire pour accélérer ma guérison physique et émotionnelle. Aujourd’hui, je peux dire que je suis devenue une bien meilleure mère avec moi et j’ai laissé graduellement mon père intérieur devenir un observateur plutôt qu’un juge et un bourreau de travail qui me pousse et me juge toujours. J’ai quelques rechutes, mais je n’ai plus de marge de manœuvre ; mon corps est maintenant le maître à bord et si je le maltraite avec un rythme trop rapide, des attentes élevées et de l’autojugement, il me le fait immédiatement savoir avec différents maux physiques et un état d’esprit négatif. Dès que je remplace mes anciens « patterns » par mes nouvelles habitudes de mère aimante et sans jugement, le miracle opère : le calme, la foi et la sérénité s’installent en moi et le brouhaha interne disparaît.

 

III– RAMENER L’ÉQUILIBRE ENTRE VOTRE FÉMININ ET VOTRE MASCULIN

Est-ce que ça veut dire que j’ai complètement mis de côté mes énergies masculines ? Pratiquement. Pour les six premiers mois de ma prise de conscience. Il fallait que je me « désintoxe » en quelque sorte et que la cassure soit radicale (une énergie masculine) pour que mon mental cesse de nourrir l’extrême du masculin. J’ai décidé d’utiliser mon masculin à bon escient. Lorsqu’il y a point de bascule, il y a souvent un mouvement inverse extrême qui s’active pour couper l’influence du précédent paradigme. Et comme je devais me défaire de plusieurs paradigmes, il me fallait avoir une stratégie forte et gagnante pour moi (énergies masculines). Comme vous voyez, nous pouvons facilement utiliser correctement notre énergie masculine, c’est-à-dire la mettre à notre service plutôt qu’à notre détriment.

Aujourd’hui, j’utilise mon masculin de façon beaucoup plus équilibrée. Je passe à l’action de façon constante, en suivant mon rythme naturel et non plus à la vitesse de l’éclair. Quand j’écoute mon intuition et que ça me dit d’aller de l’avant, je ne doute plus, je vais de l’avant. Je choisis de faire confiance et de me faire confiance parce que peu importe ce qui arrivera, j’aurai les ressources pour y faire face. Je suis plus affirmative et je ne sens plus le besoin de me justifier. J’accepte pleinement ce que je deviens – c’est vraiment une renaissance identitaire pour moi – et je ne me demande plus ce que les autres diront ou penseront. Ce sont d’immenses victoires sur mon égo et mes vieilles programmations. Alors j’ai beaucoup de respect et d’admiration pour mon côté masculin qui maintenant m’appuie constructivement dans mon développement. Je me suis donc redonné beaucoup de liberté d’être dans ce processus d’harmonisation.

Avoir découvert les principes des énergies féminines et masculines a transformé ma vie et m’a donné la voie à suivre pour ma guérison. Depuis, je vis ma mission de vie plus harmonieusement, dans le plaisir, la légèreté et la simplicité. Je souhaite donc que ce contenu vous éveille à ce qui se passe en vous actuellement, en cette fin d’année, et je vous invite à faire un bilan de vos habitudes et croyances entourant ces énergies féminines et masculines. La période des fêtes est toujours un bon moment pour se faire des bilans et vous n’êtes pas obligé d’attendre de vivre ce qui m’est arrivé pour agir.

Voici quelques questions pour faciliter votre réflexion :

  1. Que pensez-vous de ces comportements ? Douceur, compassion, écoute, introspection, ralentir, se déposer, non-jugement, vulnérabilité, sensibilité, pardon, expression de ses émotions. Comment vous sentez-vous en lisant ces mots ? Si une partie de vous juge fortement ces façons d’être et de faire, votre masculin est plus dominant.
  2. À quel rythme naturel allez-vous dans votre vie ? Vous sentez-vous souvent à la course et qu’il faut faire vite dans différentes sphères de votre vie ? Votre masculin est plus dominant.
  3. Avec quelle quantité de données et de choses avez-vous l’habitude de jongler ? Si vous êtes du genre à avoir régulièrement besoin de la quantité pour vous sentir accompli et fier, votre masculin domine.
  4. Combien de fois par semaine vous donnez-vous la priorité pour prendre réellement soin de vous ? Si vous ne valorisez pas le fait de prendre soin de vous, votre masculin domine.
  5. Combien de fois la semaine vous entendez-vous vous juger, vous diminuer, vous dévaloriser, être dur avec vous-même et avoir de la difficulté à vous pardonner ? Si vous sentez que c’est fréquent, votre maman intérieure a absolument besoin d’espace pour venir jouer avec vous et ramener un équilibre !
  6. En observant votre vie en général, sentez-vous que le féminin l’a emporté ou le masculin ?
  7. Si vous aviez à intégrer davantage d’énergie féminine positive dans votre vie, que choisiriez-vous et quelles en seraient les retombées ? Quelle serait une action à poser pour démarrer votre intégration ?
  8. Si vous aviez à intégrer davantage d’énergie masculine positive dans votre vie, que choisiriez-vous et quelles en seraient les retombées ? Quelle serait une action à poser pour démarrer votre intégration ?

Personnellement, ce qui fonctionne bien pour moi maintenant c’est de régulièrement vérifier comment je me sens intérieurement (énergie féminine). Préoccupée, craintive, fatiguée, manque d’optimisme ? Ou enjouée, enthousiaste, énergisée et imaginative ? Si le négatif est revenu, c’est que je suis tombée à nouveau dans trop de masculin (jugement, attentes élevées). Si je vais bien, c’est que j’ai laissé ma mère intérieure bien faire son travail.

Pour chaque épisode de « Voyons Chantal, tu fais mieux que ça d’habitude… t’aurais dû le savoir, t’aurais dû faire les choses autrement, t’aurais dû… etc. », je mets en vis-à-vis ma nouvelle alliée qui me dit maintenant « Chantal, tu as fait du mieux que tu as pu avec les circonstances. Prends les choses une à la fois et ça va bien aller. Fais-toi confiance bel amour… ». Un peu différent comme ton et comme impact n’est-ce pas ? La première façon d’agir nous enlève de l’énergie, de l’estime de soi, de l’élan, de la confiance et de la positivité. La deuxième nous amène à rester centrés à avoir de la clarté sur ce qui se passe réellement (ah, c’est juste mon ancienne programmation qui s’exprime !) et à maintenir notre réserve d’énergie et de confiance en soi et en la vie. Et surtout, de poursuivre notre route avec beaucoup moins de stress et de problèmes de santé physique et mentale.

 

CONCLUSION

L’Organisation mondiale de la santé a confirmé qu’en 2016 la cause du taux d’absentéisme  numéro 1 au travail à travers le monde est maintenant les problèmes de santé mentale. Avec toutes les répercussions sociales et économiques que ça engendre, il est temps de prendre un temps d’arrêt et vérifier de quelles façons nous y contribuons, consciemment et inconsciemment. Je crois sincèrement que de se pencher sur le rôle de nos énergies féminines et masculines peut contribuer à nous aider à ramener un équilibre intérieur nécessaire à une hygiène de vie émotionnelle saine et constante.

Le rythme de l’humain est beaucoup plus près du rythme de la nature que du rythme que la société a emprunté ces dernières décennies qui veut toujours aller plus vite et en faire plus avec moins et en moins de temps. Il est donc normal que nous arrivions à un certain point de bascule pour nous faire prendre conscience que nous sommes en train d’aller dans des extrêmes qui sont drôlement plus dangereux sur nos niveaux de santé que l’on puisse l’imaginer.

Nous avons tous la responsabilité de prendre soin de nous-mêmes pour être à notre meilleur avec les autres. Il est peut-être temps d’être à notre meilleur avec soi pour prendre soin efficacement des autres ?

En 2018, je vous souhaite de devenir la mère et le père aimants dont vous avez besoin pour devenir la meilleure version de vous !

– Article paru dans « La référence en ressources humaines », Les éditions Yvon Blais, Thomson Reuters

Veuillez noter que nos bureaux seront fermés du 20 décembre 2017 au 7 janvier 2018 inclusivement.

Nous en profitons pour vous souhaiter un superbe temps des Fêtes en compagnie de vos proches!

Moments de bonheur et de plaisirs à profusion!

Merci d’avoir été dans ma vie en 2017,

Avec tout mon Amour et ma Gratitude,

Chantal xxoo