Mettre ses limites est une responsabilité que nous avons tous, mais que nous oublions souvent. Une limite est comme une ligne imaginaire que nous traçons de façon à ne pas nous laisser envahir par quelqu’un ou quelque chose qui nous éloigne de nos priorités, qui n’est pas de notre responsabilité ou sur lesquels nous n’avons pas de contrôle.
Par exemple, un collègue vient constamment vous déranger pour ventiler face aux situations qu’il vit. Si vous êtes de nature bienveillante et empathique, il y a de fortes chances que vous allez prendre le temps de l’écouter, de l’encourager, de le conseiller, etc. Le message que vous lui envoyez est que c’est bien de venir prendre de votre temps pour l’aider à régler ses problématiques. Une fois de temps à autre ça va. Mais à répétition, non.
Rendez-vous vraiment service à cette personne en lui permettant ainsi d’éviter d’aller parler aux vraies personnes concernées par ses situations? Et vous rendez-vous vraiment service en prenant de votre temps et de vos énergies pour les mettre sur une situation qui n’est pas la vôtre? Si vous ne mettez pas votre limite avec lui, vous lui envoyez le message de recommencer et vous voilà « pris » dans une spirale de malaises, car vous vous sentez coupable de mettre un frein à son habitude.
Si vous êtes souvent à court de temps, il est peut-être temps pour vous de revoir vos priorités et de vous y inclure. Ce que je veux dire c’est que chaque fois que vous dites oui à une situation qui ne vous appartient pas, vous vous dites non pour autre chose. La bienveillance a sa place, mais il faut revoir où et à qui vous voulez l’appliquer dans votre rôle de leader afin que celle-ci reste une qualité qui vienne vous servir au lieu de vous enlever constamment temps et énergie.
Car c’est ce qui arrive aux gens qui ne mettent pas leurs limites : ils emmagasinent de la frustration, de la colère, du ressentiment et de l’impatience jusqu’à ce qu’ils en aient ras le bol et leurs émotions sortent « toutes croches ». Après ils s’en veulent, se confondent en excuses et se sentent coupables d’avoir mal géré la situation.
Il est donc essentiel de développer votre muscle du respect de soi et du courage pour vous donner la permission de mettre vos limites avec les vampires d’énergie et d’émotions. Cette décision et cette façon de vivre vous permettront de prendre soin de votre bien-être, de votre équilibre, de votre estime de soi et de la qualité de vos relations.
Cette responsabilité vaut tout autant dans votre vie personnelle. Si vous avez l’habitude de vous laisser envahir par les besoins et les demandes des membres de votre famille ou de vos amis, si vous vous retrouvez souvent à dire oui et rarement non, il est plus que temps pour vous de repenser à ce qui est vraiment important pour vous à ce moment-ci et d’honorer vos propres besoins avant ceux des autres. Il en va de votre santé mentale, émotionnelle et physique. Et je vous rappelle que c’est votre responsabilité de le faire dès que vous sentez qu’une limite a été franchie. Sinon, qui le fera?
Les leaders ont besoin d’apprendre à redéfinir les limites qu’ils doivent tracer tout autour d’eux, car ils sont constamment submergés par les besoins des autres et de l’organisation. Raison de plus pour être encore plus vigilants dans votre vie personnelle et professionnelle : votre responsabilité première est de vous assurer que vous restiez en équilibre, qu’il vous reste une réserve d’énergie en tout temps pour que vous soyez en mesure de donner le meilleur de vous aux membres de votre équipe au quotidien.
Personnellement, j’ai eu à faire un choix déchirant à un moment donné face à une amie d’enfance qui me téléphonait toujours aux moments où ça n’allait pas bien dans sa vie. Les conversations étaient toujours unidirectionnelles, car elle était tellement absorbée par ses drames qu’elle n’était pas en mesure de donner aux autres, donc de s’investir mutuellement dans notre amitié. J’ai donc fait le choix de laisser aller cette ancienne amitié, car elle me drainait de plus en plus et elle ne correspondait plus du tout où moi j’étais rendue dans mon évolution. À un autre moment, ce fut pour un emploi que j’ai eu à prendre une telle décision.
Nous sommes entourés de situations semblables au quotidien sans même souvent s’en apercevoir tellement nous nous adaptons à ce qui est, plutôt que de renégocier ce qui est et de le rendre plus viable pour nous.
Exercice du coach : cette semaine je vous invite à être à l’écoute de ce qui vous draine et de ce que vous tolérez. Ciblez qui et quoi vous draine le plus de votre énergie et du meilleur de vous et quelles seraient les limites que vous aimeriez tracer face à ces situations. Avec qui/quoi vous engagez-vous à débuter? Comment voulez-vous partager votre limite? Quel serait le meilleur moment pour ce faire? Quelle entente avez-vous besoin de conclure?
Sachez que de mettre ses limites est un entraînement. Plus vous vous habituerez à le faire plus il vous sera facile de le faire. L’important est de vous rappeler que les émotions des autres ne vous appartiennent pas. Laissez-les être un peu déstabilisés par votre requête, leurs réactions leur appartiennent. S’ils agissent ainsi avec vous, ils le font aussi avec d’autres et c’est une zone de croissance et d’évolution pour eux. Mais cette partie n’est pas de votre responsabilité. La vôtre est de faire en sorte que votre message soit respectueux, succinct et précis. Et rappelez-vous que c’est toujours pire dans notre tête que d’oser passer à l’action!
Bonne semaine et bon entraînement!
Chaleureusement,
Chantal
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