C’est une conversation récurrente en coaching avec mes clients : jusqu’où dois-je continuer d’investir dans un employé qui a les compétences pour le poste, mais qui, par son attitude négative et difficile, me demande à moi et à mon équipe beaucoup d’efforts et d’énergie tout en faisant plusieurs acrobaties pour ne pas le froisser et ne pas empirer les choses?
La réponse à cette question est une question : de quoi l’organisation a-t-elle réellement besoin quant au rôle que cette personne occupe? Cette question vous ramène à l’essence du rôle plutôt que de ramener votre attention sur cette personne. J’observe trop souvent des gestionnaires qui tentent de devenir contorsionniste. En se pliant aux attitudes difficiles des « personnalités-défis », ils perdent de vue leur rôle de direction, de gestion et de décisions. Ce qui les amène à tolérer beaucoup trop longtemps cette situation et le prix à payer est élevé lorsque l’on maintient en poste quelqu’un qui n’évolue plus côté attitude.
Votre responsabilité de gestionnaire est d’abord de faire en sorte que les gens de votre équipe soient efficaces, performants et qu’ils se développent de façon à faire émerger leurs talents et habiletés. Votre autre responsabilité est de vous assurer que vous mettiez en place toutes les conditions de réussites pour que vos membres soient efficaces, performants et se développent.
Une personnalité-défi est un élément toxique au sein d’une équipe et votre autre responsabilité est de faire cesser cette situation. C’est à vous de protéger l’équipe, vous-même et votre organisation. Si après quelques rencontres de rétroaction, de plans d’actions, de suivis et de supervision si vous ne voyez toujours pas de progrès ou de volonté d’agir différemment, alors vous avez votre réponse : ce n’est pas et ce ne sera jamais un joueur-clé qui joue pour faire gagner l’équipe et l’organisation. Il faut mettre fin à notre entente avec lui, un point c’est tout!
Le savoir-faire s’apprend. Oui, ça demande un investissement en temps et en énergie pour former, éduquer, corriger, etc. Mais ça ne vous prendra jamais autant de temps (et de frustrations!) que vous demandera une personnalité-défi et au moins, avec celui que vous formerez à votre culture, vos valeurs et votre savoir-faire, vous récolterez de votre investissement et il le fera fructifier avec le temps.
Le savoir-être ne s’apprend pas. Vous êtes de nature collaboratrice, empathique, volontaire et de bonne foi ou vous ne l’êtes pas! Une personnalité-défi est souvent une personne malheureuse dans sa vie personnelle et « fait payer sa facture » aux autres, inconsciemment ou non. Tant qu’elle ne prendra pas son bonheur en main, elle traînera son malheur avec elle au travail. Ce genre de personne a donc beaucoup de difficultés à être complètement dans le moment présent, à ramener son attention à bien jouer son rôle et à être un partenaire de succès pour les autres, car elle a trop de nombreux besoins personnels qui ne sont pas comblés. Elle est donc davantage en « déficit » et ne peut donner aux autres ce qu’elle ne possède pas. Par exemple, la joie de vivre, l’entraide, le dépassement de soi, etc.
Alors, cessez de vouloir vous acharner sur le développement du savoir-être quand ça fait déjà 3 mois que vous posez différentes actions et que vous n’avez toujours pas de résultats différents. Passez à un autre appel et faites de la place à la personne qui cherche à devenir un joueur-clé pour votre organisation et faire gagner votre équipe!
Exercice du coach : cette semaine, je vous invite à être honnête avec vous-même et à vérifier si vous faites partie des gestionnaires qui tolèrent trop. Si oui, auprès de qui et pourquoi? Faites la liste des impacts et des coûts directs et indirects de ces personnalités-défis; qu’est-ce qui vous saute aux yeux? Quelle est votre prochaine étape? Quelle habileté viendrait vous aider à faire face à ce défi? Qui pourrait vous accompagner dans vos démarches?
Passez une excellente semaine et ramenez votre attention sur l’importance du savoir-être!
Chaleureusement,
Chantal
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