Samedi dernier, je donnais ma conférence « Passez de gestionnaire à gestionnaire-coach! Les 9 piliers des grands leaders » aux finissants de l’École de gestion de l’Université du Québec à Montréal.
Ils ont été nombreux à poser de bonnes questions suite au contenu offert, on voit que la relève se porte bien! J’ai senti de par leurs préoccupations que leur objectif se situe beaucoup autour de la performance comme gestionnaire. Ils désirent être bons et efficaces dans leur rôle.
Mon rappel pour eux a été celui que je partage avec tous mes clients, que ce soit en coaching individuel, d’équipe ou lors de mes ateliers de formation : les gestionnaires sont d’abord appelés à développer des humains et non des résultats!
Le rôle premier des gestionnaires en est un de développeur de compétences et d’habiletés. Ce sera par le biais d’une équipe positive en attitude et forte en compétences qu’ils atteindront les résultats. Malheureusement, j’observe trop souvent que l’organisation est tellement axée sur l’atteinte des objectifs qu’elle en oublie le développement du facteur humain.
Avez-vous déjà tenté de performer lorsqu’émotionnellement vous n’étiez pas disposé à collaborer parce que vous viviez une frustration face à votre supérieur immédiat ou un coéquipier? Avez-vous déjà été en mesure de répondre aux attentes lorsque l’on vous a délégué une tâche qui faisait appel à vos faiblesses?
C’est le rôle du gestionnaire d’être à l’écoute de l’endroit où ses employés se situent sur leur courbe d’apprentissage. De déceler leurs limites et leurs talents naturels, de les amener à développer leurs méthodes de travail et leur habileté à communiquer sainement et efficacement pour susciter la collaboration et faire avancer les dossiers et les résultats.
Si vous avez perdu de vue votre rôle premier, il est fort probable que votre rôle ait perdu de son sens. Il se peut que vous vous soyez perdus dans les opérations quotidiennes, la tonne de réunions auxquelles vous êtes convoqués, les analyses et les comptes-rendus à produire plutôt que d’être majoritairement en train d’observer sur le terrain comment vos équipes se comportent et évoluent et de les amener à être à leur meilleur par des conversations de coaching et de la rétroaction en continu.
À quand remonte votre dernière conversation avec vos employés pour échanger sur ce qui va bien ou moins bien pour eux? Pour valider si les approches et les méthodes de travail en place favorisent l’efficacité et la productivité? Pour donner de la rétroaction et de la reconnaissance sur les comportements et les résultats que vous avez observés?
Si vous réalisez à cette lecture que l’aspect humain de votre travail ne fait pas partie majoritairement de vos activités de gestionnaire il se peut fort probablement que vous êtes fatigués pour ne pas dire épuisés, car vous êtes trop dans la « poutine » comme on dit au Québec, donc trop dans les détails et les opérations. Vous ne gérez plus, vous exécutez des tâches. En mettant l’accent sur les tâches vous devenez un micro-gestionnaire et perdez l’habileté de voir macro, c’est-à-dire la capacité à prendre du recul pour voir les perspectives élargies sur l’évolution de vos ressources humaines et par le fait même sur l’évolution des résultats de l’organisation.
Les employés d’aujourd’hui sont engagés envers leur supérieur immédiat si ce dernier est engagé envers eux. Pour performer, ils ont besoin d’un gestionnaire qui se projette dans le futur et qui reste tout autant connecté sur le présent. Qui voit les choses d’un regard global et qui veille à ce que son équipe soit en mesure de s’occuper des détails. Qui sait reconnaître leurs talents et qui délègue avec confiance et efficacité. Qui les amène à devenir la meilleure version d’eux-mêmes par des habiletés de coaching et de mobilisation.
Exercice du coach : comment pourriez-vous ramener votre rôle de développeur de talents et de compétences au premier plan? Quelles conversations avez-vous besoin d’avoir avec votre organisation, vos collègues et vos employés pour ce faire? Que devez-vous cesser de faire pour faire plus de place à l’aspect humain au quotidien? Que devez-vous commencer à faire? Et surtout, qui devez-vous commencer à être?
Bonne réflexion!
Chaleureusement,
Chantal
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