Quels sont les signes avant-coureurs de l’épuisement professionnel?

Les périodes de l’automne et de l’hiver sont souvent des déclencheurs pour les gens souffrant de l’épuisement professionnel, plus communément appelé le « burn-out ». Ils ont toléré la situation le plus longtemps possible pour ne pas se l’avouer et souvent par peur de l’opinion de leur entourage. Lorsque les journées plus sombres et froides arrivent, c’est comme si le peu de réserve qui leur reste s’épuise et que leur carapace s’écroule. Ils ne sont plus capables de tenir le tout à bout de bras et ils se résignent, enfin.

Je dis enfin, car le fait de reporter l’arrêt de travail nécessaire à la guérison nuit en tout point à une récupération saine, rapide et complète. Je sais de quoi il en retourne, j’ai moi-même vécu une dépression majeure dans ma jeune trentaine et j’ai tellement nié la situation longtemps qu’il m’a fallu pratiquement une année complète à m’en remettre. Avec le recul, j’ai réalisé qu’il n’y a pas de honte à vivre une telle situation et il aurait été beaucoup plus sain – et pour moi, mon employeur, mon équipe et mon entourage familial – si j’avais été vraiment à l’écoute de ce qui se passait en moi et si j’avais eu le courage d’être honnête avec moi et avec eux.

L’épuisement professionnel est maintenant la cause no 1 de l’absentéisme sur le marché du travail et il en coûte des milliards aux entreprises et à la société en coûts directs et indirects. C’est le nouveau mal du siècle. Et selon les études, cela va aller en augmentant chaque année.

Pour vous aider à repérer en vous et autour de vous les symptômes avant-coureurs à un réel épuisement professionnel et pour être proactif avant que ce défi ne soit de taille, voici une liste des situations les plus fréquemment observées chez les personnes plus à risque :

1. Vous faites de l’insomnie toutes les nuits : vous avez tendance à vous réveiller vers 2 h/3 h du matin, agité et angoissé. Votre « hamster » tourne à une vitesse folle dans votre tête et vous vous mettez à envisager tout ce qu’il y a à faire, ce qui n’a pas été fait, ce que vous avez oublié. Vous vous inquiétez du futur, vous imaginez les pires scénarios. Vous repensez au passé et faites rejouer en boucle ce qui s’est passé, ce qui s’est dit et vous êtes dans l’émotion comme si vous étiez encore dans la situation. Bref, vous n’avez plus du tout le contrôle de votre esprit et vous êtes à sa merci. La qualité de votre sommeil en souffre et vous êtes de plus en plus épuisé physiquement, moralement, intellectuellement et émotionnellement.

2. Vous avez la mèche courte et vous êtes désabusés : vous vous sentez submergé par un rien et tout vous semble une montagne. Vous n’avez plus la souplesse de faire face aux imprévus, aux changements et à la spontanéité. Vous êtes d’humeur massacrante ou démoralisatrice lorsque les choses ne tournent pas à votre goût et vous le faites savoir avec votre verbal et votre non-verbal ou encore vous vous refermez sur vous-même. Bref, vous faites payer « votre facture » aux autres ou à vous-même et peut-être que vous ne vous en rendez même pas compte. La qualité de votre vie intérieure n’y est plus, vous avez le goût de tout abandonner. Vous vous dites souvent « même si je faisais un effort ça ne donnerait rien ».

3. Vous vous sentez victime : on dirait que la terre entière vous en veut. Vous avez le sentiment qu’il ne vous arrive rien de bon et vous avez peine à reconnaître les bons coups et les bons moments. Vous avez envie de blâmer tout ce qui vous entoure pour vos états d’âme. Vous vous sentez triste, démoralisé, sans ressource, seul et jugé. Vous utilisez souvent les mots « jamais » et « toujours »; vous ne faites plus de nuances dans vos propos et dans vos émotions. Bref, vous êtes déconnecté de votre Lumière et de la gratitude qui vous habitent naturellement. Votre regard se pose donc sur l’extérieur plutôt que de regarder à l’intérieur ce qui ne va pas. Qu’est-ce qui se passerait si vous osiez y jeter un coup d’œil? Juste à y penser, ça vous effraie…

4. Vous n’avez plus d’énergie ni d’intérêt pour des projets : le futur ne vous stimule plus. Pour vous il est déjà noir ou sans espoir. Vous ne voyez plus la fin de comment vous vous sentez et de ce que vous vivez. Toute action nouvelle vous pèse et vous n’avez même pas l’énergie ni le goût de tenter quelque chose. Vous êtes sur le pilote automatique et vous êtes même indifférent à ce qui peut se passer. Dans votre tête, ça ne peut pas être pire et ça ne peut pas s’améliorer : vous rester dans ce statu quo et ça vous « arrange » en quelque sorte, car vous n’avez pas l’énergie de changer les choses. Vous espérez presque que quelqu’un ou quelque chose vienne vous sauver.

5. Vous vous sentez coupable et honteux de votre état : vous jugez ce que vous vivez et la manière dont vous vous sentez. Vous ressentez peut-être même de la honte. Pourquoi moi? Pourtant, je suis une bonne personne et je fais de mon mieux. À force de ressasser ces émotions destructives, vous ne voyez plus la vraie personne que vous êtes et vous perdez de vue votre estime et votre valeur. Vous vous sentez moins que rien ou vous sentez qu’on vous fait sentir ainsi. Vous vous comparez aux autres et vous êtes toujours perdants au change. Vous allez travailler de force, car vous n’envisagez pas de quitter le travail et de « laisser tomber » les autres. Mais qui laissez-vous tomber en vérité en continuant ainsi?

D’après mon expérience, et de ce que j’ai pu observer au fil des ans, l’épuisement professionnel trouve TOUJOURS sa source dans l’épuisement personnel. Le plus beau cadeau que vous pouvez vous faire est de vous reconnecter à vous-même et de faire un inventaire de vos émotions, de vos choix, de vos croyances et d’être complètement honnête avec vous : êtes-vous au bon endroit, dans le bon rôle, avec les bonnes personnes et au bon moment dans votre vie?

Exercice du coach : si vous reconnaissez certains de ces signes avant-coureurs, cessez de les laisser courir et ralentissez pour écouter ce qu’ils ont à vous dire avant qu’il n’y ait trop de dommages internes et collatéraux qui s’en suivent. Si vous les reconnaissez chez quelqu’un de votre entourage, ayez le courage d’avoir une conversation remplie d’amour, de douceur et de compassion en partageant vos observations. Soyez un leader aimant pour votre vie et celle des autres :-).

Bonne écoute et introspection!

Chaleureusement,
Chantal

© Tous droits réservés. Ce texte a été créé et rédigé par Chantal Binet – Coach Inc. Si vous souhaitez le partager, nous vous demandons de le publier dans son intégralité et en totalité en citant sa source.